• Chapitre 2

    Deux ans plus tard, j’avais réappris à sourire et j’avais de quoi.

    Je venais d’arriver sur le sol américain, le soleil brillant de mille feux semblant m’accueillir. Mes lunettes de soleil diesel sur le nez, mon sac à la main j’avançai vers le tapis des bagages. 

    Tout en moi semblait respirer l’assurance et l’arrogance.

    Sans faire attention à l’image que je véhiculais alors, je tapai du pied tranquillement. Mes valises, elles étaient ou ? Lorsque je sentis que l’on me regardait je détournai le regard vers le curieux. Mal m’en prit, l’énergumène de l’avion me suivait à la trace…

    Un soupir m’échappa. Il prit ça comme une ouverture pour venir me parler.

    — Décidément on se retrouve.

    — Malheureusement l’aéroport est trop petit, rétorquai-je.

    Je n’avais pas envie d’entamer une discussion avec une personne que je ne verrais plus jamais en sortant du bâtiment. Cependant je devais avouer qu’il était très charmant lorsqu’il ne dormait pas (au moins il avait la tenue de ne plus lâcher de gazs ni de rots) brun, yeux verts, mince et musclé, grand. Oui l’énergumène s’avérait très mignon.

    Je me morigénai, ce n’était pas le moment de faire dans le sentiment.

    Je vis mes valises sortir du conduit et rouler vers moi, j’empoignai mes affaires et m’éloignai sans plus de préambule en espérant qu’il ne me suive pas, il ne fallait pas trop me chercher.

                Je venais d’atteindre la sortie, la chaleur me monta à la tête presque immédiatement. Il faisait chaud, trop chaud. Mon front perla de sueur, mes habits me collèrent à la peau. Un regard à droite et à gauche m’informa que mon cousin n’était pas encore arrivé, je pris parti de m’assoir sur ma valise.

    — Tu attends quelqu’un, Bella ?

    Le regard fixé sur les rues devant moi, je répondis machinalement.

    — Qu’est-ce que ça peut te faire ?

    Je l’entendis rire et levai les yeux vers son visage, il semblait détendu et heureux.

    — En fait, je m’en fous. C’est juste histoire de passer le temps.

    — Et toi tu attends quelqu’un ?

    — Ouais, une bombe dans ton genre ne serait pas de refus.

    Son humour déplacé le fit à nouveau rire autant qu’il m’exaspéra, comment pouvait-t-on être aussi beau et aussi con ? Un soupir, encore monta le long de ma gorge pour être expulsé. Cela sembla le calmer

    — Et toi que viens-tu faire dans la ville de tous les possibles ?

    — Vivre mon rêve, lui dis-je simplement.

     Le beau-gosse ricana.

    — La petite fille à papa est venue jusque New-York pour devenir actrice ? Mannequin ? Ahahah.

    Des larmes montèrent, m’obstruant les lèvres. Comme à chaque fois qu’on venait à me parler de mon père. Heureusement il ne le vit pas, mes lunettes cachant mes prunelles.

    — Je suis danseuse…, soufflai-je. Quand à mon père, il est mort murmurai-je encore.

    Le garçon redevint sérieux. Sa bouche se tordit dans un rictus.

     

    — Je…

    — Evaaaaaaa !

     

    Une voix le coupa et je me levai d’un bond, un peu plus loin, en face trois personnes s’approchaient de nous. L’une d’elle me faisait des signes joyeux.

    J’avais reconnu mon cousin, ma cousine et une jeune femme qui le tenait fermement (même si c’était la première fois que je la voyais officiellement.)

    Je m’excusai auprès de l’inconnu et m’éloignai pour me jeter dans les bras de mon cousin, Elias puis de ma cousine Mia.

    — Je suis trop contente de vous voir

    — Et nous donc, me câlina Mia, les yeux brillant, tu as fait bon voyage ?

    — Oui, peu encombrée par un intrus désagréable mais ça va.

     

    Elle ria en regardant derrière moi, mon regard se posa sur la jeune femme au côté d’Elias. Mia m’avait tant parlé d’elle qu’il me semblait la connaitre parfaitement. Elle était belle, grande, de long cheveux encadrant son doux visage et des yeux bleu pétillant. Ma cousine m’avait raconté son histoire : son amnésie, ses soucis, sa délivrance. Aujourd’hui elle semblait pleine de vie et heureuse. Mia m’avait expliqué qu’elle avait 25ans.

     

     — Je suis enchantée de te rencontrer enfin Eva, je suis Megan. Megan Foster. 

     

    Elle me tendit une main douce que je pris avec joie, je l’aimais déjà.

     

                Après cet interlude de retrouvailles on alla se promener dans Manhattan, ce fut un agréable moment.  Mia avait entrainé Elias dans une course effréné pour aller acheter des hot-dog. Megan et moi nous étions assises en riant sur un banc.

    Nous avions ainsi fait connaissance.

     

    — Mia m’a beaucoup parlé de toi, lançai-je, tu es une belle sœur géniale il parait.

    Un petit rire s’échappa de sa gorge.

    — Oh, ce n’a pas toujours été le cas. Les quelques mois avant de retrouver la mémoire ont été assez dure. Mais ne parlons pas de moi. Tu te sens prête pour la Julliard School ? Me demanda-t-elle.

    — Je crois, un peu d’angoisse qui me titille l’estomac mais je ne serais rassurer qu’au dernier moment.

    — Tu dois y être pour quelle heure ? Fit Elias en revenant, les bras chargé de nourriture.

    — Euh… je pris le temps de regarder ma convocation avant de répondre avant de lever les yeux vers lui.

    — J’ai rendez-vous à 16h

    — Cha nous laiche le temps de manger avant d’y aller, baragouina ma cousine en postillonnant (ce qui nous fit rire)

    — Mange correctement enfin ! La reprit Elias avant de consulter sa montre, il nous reste une heure et demi, ça vous dit une petite ballade ?

     

    Le temps d’accepter et nous étions déjà partis le long des sentiers du parc.

    La ballade fut agréable. Megan et Elias semblaient fous amoureux l’un de l’autre, ça me touchait de voir mon cousin si heureux, quant à ma cousine, elle n’avait pas perdu sa joie de vivre. Passant son bras autour du mien elle me racontait qu’elle avait prévu de partir en France dès le mois prochain, elle voulait faire le tour du pays, sac à dos en main mais Elias ne semblait pas tout à fait d’accord de laisser sa petite sœur partir à l’inconnu.

    D’ailleurs le frère et la sœur commencèrent à se disputer, vite calmé sous nos rires.

     

    — De vrais enfants, murmura Megan en levant les yeux au ciel.

     

    Et j’étais bien d’accord !

     


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